27 nov. 2017

De l’importance de laisser traîner son ADN





Le monde du vivant est encore un grand mystère entre les espèces qu’on ne connaît pas encore et celles qu’on connaît mais qu’on n’arrive jamais à observer. Et dans le genre mystérieux, les océans, ça se pose là. Genre tu savais qu’on n’avait découvert un des plus grands requins du monde (le troisième sur le podium après le requin baleine et le requin pèlerin) en 1976 ? Un an avant la sortie du premier Star Wars, je sais pas si tu rends compte là. Le requin grande gueule fait quand même en moyenne plus de 5 mètres de long et depuis sa découverte on en a observé MOINS DE 70 ! 






Du coup si une bestiole de cette dimension arrive à nous échapper pendant aussi longtemps, qu’est-ce qu’on va trouver dans les prochaines décennies ? Non calme toi, on ne trouvera pas de Mégalodon, ils ont DISPARU OK ?! Fais toi une raison. 


Mais on a encore beaucoup de choses à découvrir ! Et surtout, il y a déjà beaucoup d’espèces dont on sait qu’elles existent mais qu’on connaît très mal parce qu’elles sont très rares ou très bien cachées. Et comment on fait dans ce cas-là? Les scientifiques ont trouvé une solution : utiliser l’ADN que les animaux et les plantes laissent derrière eux là où ils passent. On laisse tous plein d’ADN derrière nous quand on est quelque part, demande aux équipes de NCIS. C’est aussi valable pour les autres espèces vivantes et il suffit alors de prélever quelques litres d’eau pour y trouver de l’ADN laissé par des cellules mortes mais aussi tous les fluides d’excrétion (oui tu as très bien compris, ne me force pas à être vulgaire).


En gros, tu récupères  de l’eau (mais ça peut aussi être des sédiments terrestres, tu adaptes ça à l’environnement que tu veux étudier) et tu l’analyses pour y trouver ce qu’on appelle de l’ADN environnemental, c’est-à-dire l’ADN des trucs qui sont passés par là il y a pas trop longtemps. 

Et pourquoi est-ce que c’est aussi cool ? 

C’est cool parce que ça permet de savoir quelles espèces sont présentes dans l’environnement. Mais aussi parce que ça permet d’avoir une idée de leur abondance, genre on sait s’il y en a beaucoup ou pas. C’est pas tout, c’est aussi cool parce que ça permet de savoir s’il y a des espèces qui n’ont rien à foutre là qui y sont, genre des espèces envahissantes. C’est cool parce que ça permet des suivis sans avoir à utiliser de méthodes invasives comme capturer les animaux que tu veux étudier et leur poser des tags pour ensuite les relâcher, méthode extrêmement utile mais coûteuse et compliquée à mettre en place ainsi que potentiellement stressante pour les animaux tagués. 

Par exemple l’an dernier, des chercheurs ont pu déterminer la taille efficace (concept un peu compliqué mais qui permet en gros de savoir si ta population est grosse et si elle est génétiquement en bonne santé) d’une population de requins baleines à partir de 30 litres d’eau prélevés au large du Qatar. Comme quoi parfois, c’est plus intéressant de prélever de l’eau que les bestioles qui vivent dedans !



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